La fameuse « zone de confort » fascine autant qu’elle inquiète. Cet espace de sécurité intérieure nous donne des repères connus et limite les risques. Mais ce confort, lorsqu’il se fige, devient une frontière invisible : celle qui empêche de grandir.
Thomas d’Ansembourg, thérapeute et conférencier réputé en Communication Non Violente (CNV), cite souvent cette phrase : « l’être humain préfère vivre un malheur connu qu’un bonheur inconnu ». Cela souligne à quel point notre mental cherche à nous protéger en nous enfermant dans une zone de confort, nous privant ainsi d’un espace de développement favorable à l’apprentissage et à l’acquisition de nouvelles compétences qui nourrissent la confiance en soi.
Pourquoi il est si difficile de sortir de sa zone de confort ?
Sortir de sa zone de confort, c’est traverser ce que beaucoup redoutent : la zone de peur. Tous les êtres humains n’ont pas les mêmes ressources ni la même capacité à gérer cette peur. Certains redoutent ce moment où la confiance s’effrite, où la peur de l’échec, du regard des autres, du rejet ou de l’inconnu se manifeste. Le système nerveux perçoit ce changement comme une menace et envoie un signal d’alerte qui se manifeste par des sensations dans tout le corps.
Biologiquement, cela se traduit par une activation du système nerveux sympathique, celui qui nous prépare à la fuite ou au combat : le cœur s’accélère, la respiration se bloque, les pensées se bousculent. Le corps croit qu’il est en danger, alors qu’il est simplement en train d’explorer quelque chose de nouveau. Cette réaction est naturelle : le cerveau cherche avant tout à maintenir l’équilibre. Il préfère ce qu’il connaît, même si cela ne rend pas pleinement heureux. C’est ainsi que naît l’inertie, cette tendance à rester dans l’ancien et à éviter la prise de risque
Le rôle de la sophrologie et de la libération émotionnelle
La sophrologie, les soins énergétiques et plus largement les techniques de libération émotionnelle permettent de rééduquer cette réponse instinctive de peur. Elles offrent au système nerveux une expérience de sécurité dans le mouvement, là où auparavant il n’en trouvait que dans la stabilité. En séance, la sophrologie apprend à revenir au corps, à respirer pleinement, à détendre les muscles, à ralentir le flux mental. Ce retour au calme envoie un message clair au cerveau : « je peux me sentir en sécurité même dans l’inconnu ». Peu à peu, le corps intègre cette nouvelle information : il n’a plus besoin d’alerte pour chaque nouveauté.
Les techniques de libération émotionnelle (comme l’EFT, la respiration consciente) aident quant à elles à évacuer les blocages anciens (la peur du jugement, la honte, le sentiment d’impuissance) qui maintiennent prisonnier dans le “connu” du passé. En apaisant le système nerveux, ces pratiques redonnent l’accès à une ressource essentielle : la confiance. Bien souvent, on imagine les situations dites “inconnues” avec le pire des scénarios alors qu’elles peuvent se dérouler simplement. En réalité, la situation est souvent bien moins cruelle que ce que l’on avait pu imaginer. C’est dans la difficultés que l’on peut aller explorer ses ressources.
Du confort à la croissance : un processus en trois étapes
Sortir de la zone de confort n’est pas une performance. C’est un processus qui se ressent dans le corps. Cela passe par un ancrage corporel et une nouvelle gymnastique mentale à développer. Trois zones s’enchaînent, comme un cycle naturel de transformation :
- La zone de peur : celle de la résistance, du doute, du manque de confiance.
- La zone d’apprentissage : celle où l’on expérimente, on trébuche, on ajuste.
- La zone de croissance : celle où la nouveauté devient familière, où la confiance se consolide.
C’est dans la traversée que s’ancre le changement. C’est lorsque l’on fait des erreurs que le peut progresser et grandir. Et plus le système nerveux est préparé, plus cette traversée devient fluide. La mise en action, même minime, crée alors une boucle vertueuse : agir stimule la dopamine, l’hormone du plaisir et de la motivation. Cette énergie nouvelle nourrit la confiance, qui à son tour renforce l’envie d’agir. Ainsi, un équilibre intérieur se crée pour bâtir une réalité nouvelle, plus en adéquation avec qui l’on est réellement. N’oublions pas que nos émotions sont des messagers, parfois complexes. La peur et le désir sont les deux facettes d’une même pièce. Alors interroge toi : quel désir se cache derrière ta peur ?